Aux origines de l’agriculture
Des premières traces de consommation au Néolithique jusqu'à nos jours, le Petit Epeautre de Haute Provence est lié aux civilisations méditerranéennes depuis des milliers d'années !
Néolithique (vers – 10 000)
Premières traces découvertes du Petit Epeautre T. monococcum ssp. monococcum également appelé engrain, au sud-est de l’actuelle Turquie. Le Petit Epeautre fait partie des premières espèces domestiquées avec les balbutiements de l'agriculture.
- 7 000
La culture du Petit Epeautre se diffuse au-delà du Croissant fertile sur le pourtour méditerranéen. Quelques sites préhistoriques livrent des traces de sa culture en Provence (à Fontebrouga, le Baou Roux ou Châteauneuf-les-Martigues).
Antiquité
Sous l'occupation romaine de la Provence, le Petit Epeautre semble quelque peu délaissé au profit du froment et surtout de la vigne et l’olivier. Sa culture se maintient néanmoins sur les terres pauvres et peu romanisées de l’arrière-pays.
Les Invasions Barbares
A partir du Ve siècle après JC, les invasions des peuplades nordiques et la fin de l’empire Romain poussent les populations à s’exiler sur les plateaux de Haute Provence. Grâce à ses qualités de robustesse et de conservation, le petit Epeautre leur permet de survivre.
XIV – XVIe siècles
Les premières recettes à base de Petit Epeautre lui permettent de faire son entrée au patrimoine culinaire français. On retrouve ainsi des recettes comme « la Formantée » aux alentours de 1375 ou le fameux Grueu au XVIe siècle. Il est principalement consommé sous forme de gruaux ou de soupes.
VI – XXe siècles
Quelques siècles de déclin au cours desquels sa culture est préférée à différentes variétés de blé, plus productives et faciles à transformer. Toutefois, la redécouverte de son potentiel nutritionnel en fait une céréale du plus haut intérêt pour les régimes alimentaires contemporains.
1997
Un groupe de producteurs engagés se réunit au sein du Syndicat Interdépartemental des Producteurs de Petit Epeautre de Haute Provence. Ils amorcent une réflexion sur l'obtention d'une IGP. En 2007, le Syndicat est agrée Organisme de Défense et de Gestion, une reconnaissance pour la filière.
Années 2009 - 2010
L’obtention des IGP (Indications Géographiques Protégées) en 2009 pour le grain et en 2010 pour sa farine, apporte sa consécration à ce petit caviar provençal. Avec un nombre de consommateurs croissant, il est aujourd'hui décliné selon une diversité de mets surprenante.
La Haute Provence : un terroir unique
La zone de production du Petit épeautre de Haute Provence IGP se situe aux confins des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-Provence-Alpes-Côte-d'Azur et de 4 départements : la Drôme, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et le Vaucluse.
Bien que géographiquement très variée, la Haute Provence se caractérise essentiellement par son altitude qui entraîne de rapides variations du climat méditerranéen. Les étés chauds et secs favorisent une maturité saine des cultures de petit épeautre. Les hivers rigoureux et les printemps tardifs répondent parfaitement à sa longue période végétative.
Avec de nombreux affleurements rocheux, les sols sont pierreux et ont un faible pouvoir de rétention en eau et en éléments fertilisants. Peu exigeant, le petit épeautre est traditionnellement cultivé sur ces sols pauvres qu'il permet de valoriser en rotation avec les lavandes.
Avec de telles conditions pédologiques et climatiques, seule une céréale au caractère rustique, éprouvée depuis plusieurs millénaires a su persister !
Si l’on traçait sur la carte de France la zone de l’IGP Petit Epeautre de Haute Provence, on pourrait croire que l’on a délimité la zone la plus aride et à plus faible potentiel. Et pourtant, c’est sur ces sols pauvres que le petit épeautre donne le meilleur de lui-même et permet à des exploitations de petite taille d’en tirer un revenu.